De Pierre Notte – Théâtre du Rond-Point

Vous êtes prévenus dès le début de la représentation : vous n’êtes pas là pour assister à un spectacle mais bien à une conférence. Oui, mais pas n’importe quel type de conférence : c’est un mélange de spectacle bien rodé, de discussions à bâtons rompus et d’interactions avec le public.

Pierre Notte nous captive, non sans humour, avec sa vision du spectateur de théâtre et le travail, l’effort que ce dernier doit mettre en œuvre lorsqu’il assiste à une représentation. Ce serait ce qui distingue le spectateur du porc, tout un programme !

Tout de noir vêtu avec quelques touches de rouge, Pierre Notte nous raconte, par exemple, ce manque permanent au théâtre que le spectateur doit sans cesse combler par son imagination ainsi que la recherche de l’inattendu qu’est en droit d’attendre le spectateur.

Nous, spectateurs de théâtre, voulons sortir d’une représentation en étant « différent », « enrichi » par rapport au moment où nous nous sommes installés dans la salle. C’est indubitablement ce qui s’est passé pour moi en sortant de cette représentation.

C’est un moment jubilatoire dont on ressort plus « intelligent », plus « fort » avec le sentiment d’avoir vécu un moment à part. Merci Mr Notte !

De Didier Caron – Théâtre de la contrescarpe

H.P Miller, chef d’orchestre de renom, se change dans sa loge après son spectacle et s’apprête à retrouver sa famille. Mais les choses ne vont pas se passer comme prévu du fait des va-et-vient d’un « admirateur », Léon Dinkel.

La tension est là et monte crescendo. L’atmosphère devient de plus en plus pesante jusqu’à son paroxysme. Nous assistons, impuissants mais attentifs, à l’effondrement d’un homme face à la vengeance d’un autre. C’est un spectacle riche en rebondissements qui pose des questions existentielles : Peut-on échapper à son passé ? Une simple fausse note peut-elle changer votre vie ? Est-on toujours responsable de ses actes et de ses choix ?

Les deux comédiens, Pierre Azéma et Pierre Deny, sont excellents. C’est un beau moment de théâtre ! Une très belle partition en duo !

De Bruno Gaccio, Philippe Giangreco et Jean-Carol Larrivé – Théâtre La Scène Parisienne

Deux amis d’enfance se réunissent chaque mois autour d’un bon plat de pâtes à l’ail. Mais ce soir, tout va changer et rien ne pourra plus jamais être comme avant.

Le sujet est grave : comment demander l’impossible à son meilleur ami avec qui l’on a tout partagé ?

La complicité sur scène des deux compères, Bruno Gaccio et Philippe Giangreco, est réelle, touchante et communicative.

La force de ce spectacle est de traiter d’un sujet difficile autour de la maladie par des dialogues drôles, savoureux, des répliques qui fusent et un décor superbe. On est toujours rattrapé par le rire ! Et c’est puissant !

J’ai vécu un de ces moments rares où l’on oublie que l’on est au théâtre. C’est une pépite qui nous fait nous sentir « vivants ».

Un IMMENSE Waouh ! A ne pas rater ! Laissez-vous emporter par cette magnifique leçon de vie !   

Une pièce de Reginald Rose – Adaptation de Francis Lombrail – Théâtre Hébertot

Quel monument ! J’avais été très marquée et touchée par le film « 12 hommes en colère » de Sidney Lumet de 1957 et j’étais intriguée par le pari risqué de l’adapter et le mettre en scène au théâtre. Pari réussi haut la main !

Un meurtre, un procès et un jury composé de 12 hommes pour décider de la culpabilité ou de l’innocence d’un jeune homme de 16 ans. Devant nous sur scène, les 12 hommes réunis dans une pièce dont ils ne pourront sortir qu’en étant unanimes sur un verdict. 12 hommes avec leur propre histoire, leurs préjugés, leur humour, leur colère, leurs certitudes qui vont être ébranlées par le doute de l’un d’entre eux. C’est une pièce sur le courage d’un homme, seul contre tous, qui n’a qu’une certitude, celle qu’il doute.

La mise en scène est remarquable et astucieuse : le décor est tout en sobriété mais l’espace est utilisé intelligemment pour faire tenir sur scène 12 hommes qui en « imposent » tout en recréant leurs déplacements dans cette pièce qui traduisent si bien la tension qui les habite.   

Nous sommes happés, dés les premières secondes, par la pièce. Les délibérations en « temps réel » contribuent aussi à cette immersion immédiate. L’horloge au-dessus de la scène nous donne une idée des minutes qui passent.  

Le texte est puissant, l’interprétation des 12 hommes est magistrale, la tension est palpable. Un grand moment de théâtre ! A ne pas manquer !  

Et pour parfaire la soirée, si besoin en était, je vous conseille le restaurant « Le Tourbillon » à quelques minutes à pied (116 rue des dames – 75017). Ambiance sobre et chic, un accueil très agréable et un régal pour les papilles.

Seine Musicale

Mamma Mia, une comédie musicale à l’américaine comme je les aime, à découvrir à la Seine Musicale jusqu’au 20 octobre 2019.

Nous sommes sur une île grecque pour assister au mariage de Sophie avec Sky. Elle a invité, à l’insu de sa mère Donna, ses 3 pères potentiels. Le tout au rythme des chansons à succès du groupe suédois ABBA.

La troupe est pleine de vie et nous entraine avec elle. Les chansons et chorégraphies sont très bien maitrisées et le décor, modulable et simple,  recrée bien l’ambiance d’une taverne grecque.

L’ensemble du spectacle est en anglais avec des surtitres de part et d’autre de la scène et des musiciens live.

J’ai passé un excellent moment, une soirée gaie pleine de nostalgie autour des chansons d’ABBA.

Adaptation de JM Gourio et JM Ribes – Théâtre de Paris

Une très bonne soirée, ça c’est PALACE !

Ce spectacle est une adaptation de la série télévisée de la fin des années 80. J’y allais sans attente particulière, connaissant juste de nom la série télévisée. Et j’ai simplement apprécié le bonheur d’un spectacle vivant très réussi, qui donne la pêche : c’est entrainant, très rythmé, sans temps mort, le décor modulable est très réussi, les costumes sont beaux et les comédiens chanteurs danseurs sont vraiment bons et nous entrainent avec eux. Nous sommes plongés dans un univers surréaliste où tout est possible.

Bravo pour cette ambiance délicieusement surannée. Oui, certains thèmes sont caricaturaux (nous les riches / vous les pauvres) mais c’est un spectacle qui fait vraiment du bien. Ne boudons pas notre plaisir !   

De Joseph Joffo – Adaptation de Freddy Viau – Théâtre du Lucernaire

Quelle belle adaptation théâtrale du roman autobiographique de Joseph Joffo « Un sac de billes » ! Surtout avec le parti pris d’un seul en scène.

Sur scène, le comédien James Groguelin, alias Joseph Joffo, nous plonge dans le périple qu’il a dû entreprendre à 10 ans avec son frère Maurice, 12 ans, pour fuir l’occupation allemande pendant la 2eme guerre mondiale. Son interprétation est remarquable et bouleversante.

Le décor, rempli de valises, est très réussi et le comédien les manipule avec aisance, comme des poupées gigognes, faisant revivre sous nos yeux les différents endroits traversés.

C’est un intense moment d’émotion ! A voir absolument, pour ne pas oublier !

A découvrir au Lucernaire jusqu’au 20 octobre 2019.

de Stéphan Druet et Daphné Tesson – Théâtre de poche Montparnasse

C’est un beau spectacle, ambiance cabaret et délicieusement désuet, autour des musiques de Michel Legrand !

N’hésitez pas, même si comme moi vous ne connaissez que les grands classiques. Ce spectacle permet de découvrir les autres créations et surtout la philosophie de vie et de création de Michel Legrand. Son credo : de l’audace, toujours de l’audace pour se renouveler en permanence.

C’est un spectacle plein de punch, avec de très beaux costumes colorés. Bravo aux comédiens, chanteurs danseurs, ainsi qu’aux deux musiciens qui nous entrainent avec eux.

Même la disposition de la salle avec ses tables de bar nous plonge dans l’ambiance cabaret. La programmation du Théâtre de Poche Montparnasse est toujours excellente même si je trouve qu’on y est toujours un peu serrés.

Un joli spectacle musical à découvrir !

Palais des sports

Quel plaisir de la retrouver pour quelques dates au Palais des Sports 30 ans après ! Elle semble en pleine forme, épanouie et donnant toute son énergie au public venu la retrouver autour de ses sketchs cultes. Des nouveautés aussi avec un grand moment autour des onomatopées.

Sous une allure et un débit qui « déménagent », Muriel Robin m’a touché dans sa pudeur, dans sa manière d’évoquer simplement les épreuves traversées.

Souhaitons- lui (et à nous aussi) de la retrouver dans quelques années, toujours plus en forme puisque le poids des années lui va si bien. Et pof !

Adaptation de la pièce d’Edmond Rostand – A la Folie Théâtre

Quelle proposition originale que ce Cyrano de Bergerac version steampunk à la Folie Théâtre ! Sacrée performance aussi des deux comédiens, Sidonie Gaumy et Thomas Bousquet, qui interprètent seuls l’ensemble des personnages.

J’ai apprécié cette proposition car elle met véritablement en valeur le texte d’Edmond Rostand, que j’ai redécouvert.

Les deux comédiens débordent d’énergie et d’implication et cela fait vraiment plaisir à voir.

L’univers steampunk, à la fois féérique et « industriel », est utilisé à bon escient et apporte une vraie originalité.

Il peut être utile de connaître un peu la pièce et les différents protagonistes pour véritablement apprécier le spectacle.

C’est un très beau moment de théâtre, un peu hors du temps ! Et j’adore l’affiche du spectacle !